Thread: The Last Guardian

Après pas moins de 8 ans d'attente, le jeu a enfin une date officielle de sortie : le 25 Octobre 2016 ! emoji

Le jeu s'est illustré une fois de plus durant la conférence Sony E3, avec un très beau trailer, porté par une musique somptueuse emoji

Par ailleurs, une édition collector de toute beauté a été dévoilée, au tarif de 120$… autant dire, que je précommande dès que possible.


User image

Magnifique trailer et statuette.

Collector Day One emoji

Bon à la base ce topic était dédié aux jeux de la Team ICO, donc c'est le bon endroit pour dire ce que j'ai à dire.

J'ai enfin fait ICO et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il m'a laissé le cul entre deux chaises :/

Je risque surement de me faire éviscérer ou empaler (comprendront ceux qui ont vu mon tweet emoji ), mais j'ai justement envie de dire pourquoi ce jeu ne m'a pas semblé à la hauteur de sa renommée.

Attention risque de spoilers

Bon, les points forts, car il en a, faut pas croire que je suis aveugle. Même si la palette artistique m'a pas mal rebuté (passer d'un jeu aussi coloré que Odin Sphere à ICO, ça n'aide pas, je l'accorde), j'ai quand même était impressionné par l'étendu des décors et l'atmosphère général très réussi qui s'en dégage, pour la PS2, y compris les jeux de lumière, c'est clairement une prouesse. Arrive le premier point qui m'a gêné, la caméra, ce mélange de caméra ISO, semi-libre, qui permet d'admirer du coin de l’œil le panorama est à la fois une frustration, car on arrive difficilement de tenir la vue qui se recentre constamment sur le perso, et un zoom compliqué à gérer avec les mouvements instables de la caméra. Ceci à souvent contribuer à louper des sauts, car la caméra était mal positionnée, mais aussi à camoufler les éléments du décor qui se morfondent dans l'environnement. Ne pas remarquer la suite du chemin ou une corniche par exemple, et au contraire en voir une qui n'en est pas emoji.
Je complète également sur les couleurs parfois criardent comme la végétations qui vire au vert flluo (dû à la version remaster?).

Le gameplay archi minimaliste, qui manque aussi de guidage. Alors je ne suis pas en train de réclamer un jeu méga-assisté comme aujourd'hui, mais on sent clairement l’absence d'un mode d'emploi (présent dans le jeu PS2?). J'ai du 2 fois faire appel à une soluce pour des actions vraiment bénignes, comme se balancer sur une chaine emoji, c'est con, mais pourtant buter 30min sur ça, ya de quoi rendre chèvre emoji. Finalement après avoir compris toutes les actions possible, j'ai déroulé le jeu sans accro. Ce qui nous ramène à un jeu de 7h.

Alors je ne m'attendais guère à un jeu de plus de 10h-11h, mais là j'étais assez déçu quand la fin est tombé, vraiment trop court. Autant, un Journey qui dure 3h est amplement suffisant car le jeu est palpitant de A à Z, avec ICO, je commençais à peine à saisir l'enjeu à 6h de jeu et 1h après le rideau tombe… La difficulté est vraiment absente, outre, les défauts de caméra causant des morts bêtes, l'aventure ne présente guère de chalenge dans ses énigmes ou ses combats. J'ai d'ailleurs trouvé la fin faussement difficile avec des hordes, d'ennemis qui se contente de t'esquiver sans t'attaquer (ce qui ne sert à rien car ils ne peuvent pas te tuer) et je ne parle par du "Boss finale"… On va peut-être me dire que ce n'est pas la nature première du gameplay la difficulté, pourtant pourquoi mettre des ennemis, si c'est pour que ça soit si simple :p, idem pour les énigmes?

Enfin l'histoire, le cœur émotionnel du jeu, ba franchement ça m'a fait ni chaud, ni froid…(on va me prendre pour un sans cœur emoji ). J'ai trouvé que la relation entre Ico et Yorda platonique, il n'y a aucune scène où Ico ou Yorda semble avoir une complicité qui s'installe, comme Ellie et Joël dans The Last of Us. Je prends un risque à citer un jeu aussi récent, mais je peux aussi citer notre duo préféré sorti à la même période emoji. Bref j'ai pas vraiment eu le temps de m'attacher à Yorda, qui est juste notre clé vivante pour sortir de notre prison. Plus d’interaction de sa part, au fur à mesure aurait apporté plus de crédibilité à sa volonté de fuir la forteresse. J'ai juste eu l'impression que Ico l'a trainait hors de sa prison contre sa volonté. Il y a bien la scène finale qui m'a mit mal, tout de suite balayer par la scène sur la plage, dommage!

Enfin dernier sujet qui me tient à cœur dans mes critiques, l'OST inexistante… Problème du remaster ou il n'y a juste aucun thème musical? Car à part, le jungle de sauvegarde, le son stressant des ombres t'attaquant et la musique de générique (magnifique au passage, mais ça rattrape pas une ost absente), je n'ai entendu ou perçu aucun thème emoji. C'est sympa, 2 secondes le chant des oiseaux, l'ambiance de solitude est là, mais qu'est ce que c'est ennuyant. J'ai passé tout le jeu à me dire quand est qu'elle se réveille la musique?

Bref, je ne suis pas tendre, je le reconnais, mais en dehors de la prouesse technique, j'ai du mal à comprendre l'aura autour de ce jeu maintenant que je l'ai fait. J'essaie pourtant de me remettre dans le contexte de sa sortie, mais on a eu tellement mieux au même moment et bien sûr après, peut-être l'ai-je découvert trop tard?

Bref je vais enchainé sur Shadows of Colossus, qui pour le coup est un jeu que j'ai déjà découvert en live. Rien que pour son OST, ce jeu se place sans difficulté au dessus de ICO qui restera un lointain souvenir…

Je pense que les jeux de Ueda ont bel et bien une aura particulière, et qu'ils ne peuvent pas toucher tout le monde. Soit on adhère à fond, soit on vit l'expérience de côté, je doute qu'il y ait une appréciation intermédiaire tant le partis pris de ces jeux est important, que ce soit en terme de design ou de gameplay.

J'ai fait ICO après avoir fini Shadow of the Colossus, et j'ai adoré l'expérience alors que mes attentes étaient pourtant relativement élevées. Si ce jeu reste autant cité comme un jeu culte et majeur, ce n'est pas un hasard et c'est largement mérité à mes yeux. Déjà, le jeu est une véritable leçon de level design, qui donne à la forteresse un statut de personnage à part entière. Le design minimaliste du gameplay, l'ambiance sonore très épurée.. tout cela fait partie d'un réel choix artistique, auquel on adhère ou non.
L'autre force majeure du jeu est justement la relation ICO/Yorda exprimée au travers du gameplay, via la touche R1 qui dans les jeux de Ueda, caractérise à chaque fois l'idée de se raccrocher à la vie. Yorda dans Ico, les colosses dans SOTC, Trico dans TLG. Et c'est en cela qu'ICO était si novateur à son époque, il interconnectait la narration et le gameplay d'une manière jamais éprouvée auparavant, en plaçant le lien entre le personnage central et un PNJ au cœur de son macro-design.
The Last Of Us fait justement partie de l'un des nombreux jeux à s'être grandement inspiré des oeuvres de Ueda, et d'ICO en particulier. Neil Druckmann de Naughty Dog est d'ailleurs un immense fan des jeux de Ueda, comme bon nombre de grands développeurs actuels. Il suffit de lire cet article pour comprendre un peu mieux l'impact que l'ambition visionnaire de Ueda a eu sur cette industrie. Druckmann en parle bien mieux que moi…

Des années après l'avoir terminé pour la première fois, l'impact émotionnel que représente cette vision d'Ico tenant le bras de Yorda résonne encore et toujours en moi. Cette mécanique de jeu peut paraître faussement simpliste, mais a été designée avec un profond soin du détail. Au travers de cette interaction, un lien très fort est créé entre les deux personnages, d'une manière qui demeure véritablement unique au jeu vidéo. Il s'agit de l'un des nombreux choix visionnaires qui ont fait de Ico un classique, et une leçon de maîtrise en terme de narration élégante et de design."


Et si tu comprends bien l'anglais, je t'invite à visionner cette excellente vidéo (sous-titres anglais dispos) qui traite avec justesse du design minimaliste du jeu et en quoi il a tant inspiré le jeu vidéo moderne emoji

Comme je le craignais, je pense plus que j'ai fait le jeu vraiment trop tard :/. Je pense pas que je puise être réfractaire à ce genre de jeu, le gameplay de Journey est tout aussi minimaliste, mais j'ai sur-kiffé ce jeu à tous les niveaux.

A ne pas oublier que je sortais tout juste d'un jeu qui était pour moi la claque de l'année, ça joue malgré-moi inévitablement sur mon objectivité. Bref, je n'ai pas autant apprécié que je l'aurais souhaité, pas grave, ça arrive… Du coup, ça remet en question mes attentes pour The Last Guardian . Je compte toujours avoir mon collector D-One <3, mais j'attendrais plus ce jeu comme un bon jeu plutôt qu'un futur chef d’œuvre, l'avenir nous dira ce qu'il en est emoji

The Last Guardian

Je ne vais pas passer par quatre chemins, The Last Guardian est tout simplement l'oeuvre la plus puissante et mémorable qu'il m'ait été donné de vivre, et ce tous mediums confondus. Car oui, c'est une expérience qui se vit, se savoure, le cœur à vif.
Si le jeu souffre en effet de quelques problèmes légers de caméra et de maniabilité, il offre en contre-partie l'IA la plus sophistiquée que l'on ait pu voir jusqu'ici dans un jeu, autonome et douée d'une volonté. Et c'est ce qui fait tout l'intérêt du jeu, de cette relation et de cette extraordinaire créature qu'est Torico. Ici, le joueur n'est pas maître, il ne reçoit pas tout le temps le fruit de ses ordres, ce qui crée un rapport inédit entre le jeune garçon (le joueur) et la bête, fondé sur le respect, l'admiration mutuelle. Jamais un personnage non-joueur n'avait eu autant de présence, de vie, dans un jeu.
Sans parler de l'animation, entièrement réalisée à la main, clé par clé (loin de la motion capture sans personnalité de la plupart des gros blockbusters actuels), proprement époustouflante. Ico et Shadow of the Colossus bénéficiaient déjà d'une animation ahurissante pour leur époque, et The Last Guardian, même 8 ans après son annonce, colle à ce niveau une sacrée claque aux AAA modernes.

Le petit garçon n'est pas en reste, doté d'une animation et d'une voix qui le rendent terriblement attachant. Son intrigante histoire se développe progressivement, mais conserve une part de mystère et de libre interprétation, si chère à Ueda et qui laisse l'imaginaire du joueur respirer.
Elle nous offre cependant bel et bien de grandes réponses qui, pour ma part, m'ont laissé sans voix, ému à un point où les larmes ne cessaient de couleur. C'est assurément une histoire qui marque les esprits et les cœurs au fer rouge, nous faisant traverser tout le spectre émotionnel possible de l'être humain, de l'empathie à la rage, en passant par la tristesse et l'angoisse, toujours avec cette justesse et cette sensibilité auxquelles Ueda nous a habituées par le passé.

Impossible de ne pas évoquer également le design audio, épatant de finesse et d'authenticité, ainsi que la bande-originale de Takeshi Furukawa, élégante et touchante, sachant se faire discrète ou épique selon les instants.
La direction artistique visuelle n'est pas en reste, absolument sublime de bout en bout et qui offre des panoramas et des situations jeu vertigineuses, à couper le souffle. Ce formidable travail d'ambiance audiovisuel est rejoint par un level design d'une intelligence et d'une inventivité à mon sens sans égal à ce jour.

J'ai terminé le jeu après plus de 15h de jeu, prenant grandement mon temps, et je ne saurais que trop vous recommander d'en faire autant ; c'est un jeu qui mérite de la patience, et savoir profiter des moments de calme aux côtés de Torico permet d'observer chez lui des attitudes et animations parfois inédites selon les lieux visités. Plus l'on prend son temps, plus l'on apprécie sa présence et plus l'évolution de cette relation singulière imbibe l'esprit. Les événements qui découlent de cette aventure ne faisant qu'amplifier son importance.
Jamais je ne pensais pouvoir dire qu'un jeu a détrôné Shadow of the Colossus, jusqu'ici mon jeu culte et favori. The Last Guardian est à mes yeux le plus grand chef d'oeuvre dont est accouché l'industrie du jeu vidéo, et donne à voir les possibilités incroyables offertes par une IA aussi sophistiquée.

C'est une oeuvre grandiose, osée, certes imparfaite mais dont les défauts sont aisément gommés par ses qualités, et qui, à l'image des ses aînés, entre d'ores et déjà au panthéon du jeu vidéo.
Que vous soyez casu, core ou hardcore gamer, peu importe, c'est une expérience que je recommande à tous/tes tant elle est unique, intemporelle et universelle. Et pour cause : l'empathie et l'amour apportés à un être cher constituent un ressenti que tout un chacun est en mesure d'éprouver au cours de sa vie. C'est précisément ce qui fait la plus grande force des œuvres signées Fumito Ueda, encore et toujours.

Trico qui joue dans l'eau comme un chien !
Terminé hier, bon sang la fin !

Ce qui suit est un spoil, je montre carrément la fin alors si vous avez pas joué, ne cliquez pas !!!

En mode panique, une armée de brutes qui démonte le Trico, sa pauvre queue emoji
On ne peut revoir la fin alors j'ai eu la bonne idée de l'enregistrer !
Fin

The Last Guardian

Je ne vais pas passer par quatre chemins, The Last Guardian est tout simplement l'oeuvre la plus puissante et mémorable qu'il m'ait été donné de vivre, et ce tous mediums confondus. Car oui, c'est une expérience qui se vit, se savoure, le cœur à vif.
Si le jeu souffre en effet de quelques problèmes légers de caméra et de maniabilité, il offre en contre-partie l'IA la plus sophistiquée que l'on ait pu voir jusqu'ici dans un jeu, autonome et douée d'une volonté. Et c'est ce qui fait tout l'intérêt du jeu, de cette relation et de cette extraordinaire créature qu'est Torico. Ici, le joueur n'est pas maître, il ne reçoit pas tout le temps le fruit de ses ordres, ce qui crée un rapport inédit entre le jeune garçon (le joueur) et la bête, fondé sur le respect, l'admiration mutuelle. Jamais un personnage non-joueur n'avait eu autant de présence, de vie, dans un jeu.
Sans parler de l'animation, entièrement réalisée à la main, clé par clé (loin de la motion capture sans personnalité de la plupart des gros blockbusters actuels), proprement époustouflante. Ico et Shadow of the Colossus bénéficiaient déjà d'une animation ahurissante pour leur époque, et The Last Guardian, même 8 ans après son annonce, colle à ce niveau une sacrée claque aux AAA modernes.

Le petit garçon n'est pas en reste, doté d'une animation et d'une voix qui le rendent terriblement attachant. Son intrigante histoire se développe progressivement, mais conserve une part de mystère et de libre interprétation, si chère à Ueda et qui laisse l'imaginaire du joueur respirer.
Elle nous offre cependant bel et bien de grandes réponses qui, pour ma part, m'ont laissé sans voix, ému à un point où les larmes ne cessaient de couleur. C'est assurément une histoire qui marque les esprits et les cœurs au fer rouge, nous faisant traverser tout le spectre émotionnel possible de l'être humain, de l'empathie à la rage, en passant par la tristesse et l'angoisse, toujours avec cette justesse et cette sensibilité auxquelles Ueda nous a habituées par le passé.

Impossible de ne pas évoquer également le design audio, épatant de finesse et d'authenticité, ainsi que la bande-originale de Takeshi Furukawa, élégante et touchante, sachant se faire discrète ou épique selon les instants.
La direction artistique visuelle n'est pas en reste, absolument sublime de bout en bout et qui offre des panoramas et des situations jeu vertigineuses, à couper le souffle. Ce formidable travail d'ambiance audiovisuel est rejoint par un level design d'une intelligence et d'une inventivité à mon sens sans égal à ce jour.

J'ai terminé le jeu après plus de 15h de jeu, prenant grandement mon temps, et je ne saurais que trop vous recommander d'en faire autant ; c'est un jeu qui mérite de la patience, et savoir profiter des moments de calme aux côtés de Torico permet d'observer chez lui des attitudes et animations parfois inédites selon les lieux visités. Plus l'on prend son temps, plus l'on apprécie sa présence et plus l'évolution de cette relation singulière imbibe l'esprit. Les événements qui découlent de cette aventure ne faisant qu'amplifier son importance.
Jamais je ne pensais pouvoir dire qu'un jeu a détrôné Shadow of the Colossus, jusqu'ici mon jeu culte et favori. The Last Guardian est à mes yeux le plus grand chef d'oeuvre dont est accouché l'industrie du jeu vidéo, et donne à voir les possibilités incroyables offertes par une IA aussi sophistiquée.

C'est une oeuvre grandiose, osée, certes imparfaite mais dont les défauts sont aisément gommés par ses qualités, et qui, à l'image des ses aînés, entre d'ores et déjà au panthéon du jeu vidéo.
Que vous soyez casu, core ou hardcore gamer, peu importe, c'est une expérience que je recommande à tous/tes tant elle est unique, intemporelle et universelle. Et pour cause : l'empathie et l'amour apportés à un être cher constituent un ressenti que tout un chacun est en mesure d'éprouver au cours de sa vie. C'est précisément ce qui fait la plus grande force des œuvres signées Fumito Ueda, encore et toujours.


Je ne peux rien ajouter à ça, tout est dit. Clairement un jeu unique dont l'attente aura été signe de bonification. Incontestable le chef d’œuvre de cette année et de la PS4 (qui tient là l'un de ses plus gros atouts). emoji

Désolé de ne pas m'étendre plus (vilaine crève en ce moment emoji )

The Last Guardian

Je ne vais pas passer par quatre chemins, The Last Guardian est tout simplement l'oeuvre la plus puissante et mémorable qu'il m'ait été donné de vivre, et ce tous mediums confondus. Car oui, c'est une expérience qui se vit, se savoure, le cœur à vif.
Si le jeu souffre en effet de quelques problèmes légers de caméra et de maniabilité, il offre en contre-partie l'IA la plus sophistiquée que l'on ait pu voir jusqu'ici dans un jeu, autonome et douée d'une volonté. Et c'est ce qui fait tout l'intérêt du jeu, de cette relation et de cette extraordinaire créature qu'est Torico. Ici, le joueur n'est pas maître, il ne reçoit pas tout le temps le fruit de ses ordres, ce qui crée un rapport inédit entre le jeune garçon (le joueur) et la bête, fondé sur le respect, l'admiration mutuelle. Jamais un personnage non-joueur n'avait eu autant de présence, de vie, dans un jeu.
Sans parler de l'animation, entièrement réalisée à la main, clé par clé (loin de la motion capture sans personnalité de la plupart des gros blockbusters actuels), proprement époustouflante. Ico et Shadow of the Colossus bénéficiaient déjà d'une animation ahurissante pour leur époque, et The Last Guardian, même 8 ans après son annonce, colle à ce niveau une sacrée claque aux AAA modernes.

Le petit garçon n'est pas en reste, doté d'une animation et d'une voix qui le rendent terriblement attachant. Son intrigante histoire se développe progressivement, mais conserve une part de mystère et de libre interprétation, si chère à Ueda et qui laisse l'imaginaire du joueur respirer.
Elle nous offre cependant bel et bien de grandes réponses qui, pour ma part, m'ont laissé sans voix, ému à un point où les larmes ne cessaient de couleur. C'est assurément une histoire qui marque les esprits et les cœurs au fer rouge, nous faisant traverser tout le spectre émotionnel possible de l'être humain, de l'empathie à la rage, en passant par la tristesse et l'angoisse, toujours avec cette justesse et cette sensibilité auxquelles Ueda nous a habituées par le passé.

Impossible de ne pas évoquer également le design audio, épatant de finesse et d'authenticité, ainsi que la bande-originale de Takeshi Furukawa, élégante et touchante, sachant se faire discrète ou épique selon les instants.
La direction artistique visuelle n'est pas en reste, absolument sublime de bout en bout et qui offre des panoramas et des situations jeu vertigineuses, à couper le souffle. Ce formidable travail d'ambiance audiovisuel est rejoint par un level design d'une intelligence et d'une inventivité à mon sens sans égal à ce jour.

J'ai terminé le jeu après plus de 15h de jeu, prenant grandement mon temps, et je ne saurais que trop vous recommander d'en faire autant ; c'est un jeu qui mérite de la patience, et savoir profiter des moments de calme aux côtés de Torico permet d'observer chez lui des attitudes et animations parfois inédites selon les lieux visités. Plus l'on prend son temps, plus l'on apprécie sa présence et plus l'évolution de cette relation singulière imbibe l'esprit. Les événements qui découlent de cette aventure ne faisant qu'amplifier son importance.
Jamais je ne pensais pouvoir dire qu'un jeu a détrôné Shadow of the Colossus, jusqu'ici mon jeu culte et favori. The Last Guardian est à mes yeux le plus grand chef d'oeuvre dont est accouché l'industrie du jeu vidéo, et donne à voir les possibilités incroyables offertes par une IA aussi sophistiquée.

C'est une oeuvre grandiose, osée, certes imparfaite mais dont les défauts sont aisément gommés par ses qualités, et qui, à l'image des ses aînés, entre d'ores et déjà au panthéon du jeu vidéo.
Que vous soyez casu, core ou hardcore gamer, peu importe, c'est une expérience que je recommande à tous/tes tant elle est unique, intemporelle et universelle. Et pour cause : l'empathie et l'amour apportés à un être cher constituent un ressenti que tout un chacun est en mesure d'éprouver au cours de sa vie. C'est précisément ce qui fait la plus grande force des œuvres signées Fumito Ueda, encore et toujours.


Tout est dit, rien à ajouter. Pure chef-d'oeuvre. Merci Monsieur Ueda! emoji